Des clochettes tintèrent dans la nuit.

 

«  — Hua ! cria un son rauque.

Seul le mouvement du corps sur un matelas constitué d’un grand sac cousu rembourré avec de la paille de maïs et des feuilles sèches répondit.

Les grelots sonnaillèrent de plus belle.

— Espèce de bonne à rien ! Où te caches-tu donc ? reprit la voix enrouée au timbre fatigué.

Elle provenait du conduit long de plusieurs coudées, descendant du plafond.

Le geste ensommeillé, Hua trouva dans l’obscurité le cordon. Il se situait à droite du grabat. Conditionnée par l’habitude, elle tira dessus. Des clochettes tintèrent deux fois.

— Hua ! Ma tisane ! s’époumona une sommation étranglée par une quinte de toux.

À nouveau, Hua exerça une traction sur la petite corde tressée. Elle communiquait avec la chambre sommairement meublée qui occupait pratiquement tout le premier étage de la bâtisse.

— J’arrive ma tante, se dit-elle.

Elle étouffa un bâillement.

— J’attends ! hurla de nouveau la voix vieille, énergique, aussi sinistre que le craquement d’une branche prête à s’abattre.»